Du 3 au 28 mai 2016

D'Arequipa à Nazca

Entre désert et océan Pacifique

Les lignes de Nazca !

 Enfin, nous y arrivons !!

Nazca et ses lignes mystérieuses... Pas une ou deux, non ! Plus de 10000 droites, parfois de plusieurs kilomètres de long, sillonnent ce vaste plateau désertique. Et au milieu de cette immensité, une centaine de formes, animales, végétales ou anthropomorphes, continuent à piquer la curiosité des experts, d'autant que les civilisations qui les ont tracées, Nazca et Paracas, vivaient aux alentours du 1er millénaire av. J.-C.

Calendrier solaire, ainsi que le pensait Maria Reiche, mathématicienne allemande qui a voué sa vie à l'étude de ses lignes, symboles dédiés au culte des divinités liées à l'eau (certains pensent que ces lignes étaient les chemins empruntés par des centaines de personnes lors de processions et que, ainsi arpentées, elles donnaient vie à leur symbole !) ou même piste d'atterrissage pour les extraterrestres !! Tout a été évoqué mais aucune certitude encore, à ce jour...

Nous apercevrons ces lignes et quelques-uns des géoglyphes du haut des promontoires, le survol des lignes étant un peu trop onéreux pour nous... Et cela donne déjà un aperçu vertigineux de la démesure de ce site !

Pour la petite histoire, alors qu'il est désormais interdit de marcher sur le site, nous roulons dessus en toute légalité puisque la Panaméricaine passe allègrement au travers et coupe, entre autre, des dizaines de lignes et la cime de "l'Arbre"...

De Nazca à Huacachina

Sur la route...

d'un p'tit paradis : Huacachina !

Nous laissons les lignes de Nazca pour nous enfoncer à nouveau dans une route désertique en direction de Lima et surtout de la Cordillère Blanche !

 

Et au milieu d'un chemin monotone, nous faisons halte à Huacachina : oasis très touristique mais peu fréquentée à l'époque où nous sommes ! C'est donc en toute tranquillité que nous arpentons les quelques rues de cette jolie lagune. Enfin, tranquillité est un bien grand mot : les touristes ne sont pas nombreux mais tous les habitants sont là et font ronronner à qui mieux mieux les moteurs de leur... buggy !

Eh oui, le clou de la visite, ici, c'est tour de buggy dans les dunes et surf sur le sable ! Et en bons touristes que nous sommes, nous ferons honneur aux coutumes locales : buggy, surf et coucher de soleil dans le désert : que demande le peuple ??

Objectif : traverser Lima

Nous avons choisi de ne pas nous attarder à Lima : le temps commence à se compter et les grandes villes ne nous attirent pas trop...

Pour tout dire, la côte Pacifique du Pérou nous laisse un sentiment assez désagréable : alors que nous nous sommes toujours sentis en sécurité dans les différents pays traversés, ici, il y a un je ne sais quoi dans l'air qui nous incite à avancer sans nous attarder...

Les paysages se succèdent, monotones : sable d'un côté et océan indomptable de l'autre ; la route est difficile pour le conducteur, en permanence à l'affût des semi-remorques ou des bus "double-étage" qui déboulent sans aucune visibilité... On roule, on roule et tout le monde en a un peu marre...

Nous arrivons donc à quelques kilomètres de Lima un samedi soir : nous nous arrêtons pour quelques heures dans... une station-service ! Tous les voyageurs en camping-car en Amérique du Sud ont une fois ou l'autre eu recours à ce genre de "bivouac" : c'est bruyant, mais sûr !

Et nous revoilà parti aux aurores, dimanche matin, pour traverser cette capitale que l'on dit tentaculaire. Si nous avions bien calculé pour rouler dans Lima un dimanche, plus calme sans doute qu'en semaine, nous ne savions pas que ce dimanche-là, 8 mai, était le jour de la fête des mères au Pérou...

Tous les carrefours étaient donc pris d'assaut par des vendeurs de fleurs et de ballons en forme de cœur, en plus des marchands ambulants traditionnels... Mais, fait plus inhabituel pour nous : fête des mères rime aussi avec visite au... cimetière !! Sans doute en raison d'une espérance de vie bien moindre qu'en France, les Péruviens viennent en masse fleurir les tombes ce jour-là... Et qui dit "en masse", dit "embouteillage monstre" : les taxis et collectivos se "garent" comme ils peuvent aux abords des 2 grands cimetières qui donnent directement sur la rocade : il faut imaginer la rocade bordelaise ou le périph parisien, un dimanche matin, dont la circulation est brutalement interrompue par des dizaines de véhicules qui déversent toute la petite famille endimanchée pour aller au cimetière...

Dimanche matin, c'est également jour de marché dans certains quartiers de Lima et peu importe que le marché déborde sur la rocade... Dimanche matin, c'est aussi le jour de balayage des voies de ladite rocade : sur la voie de gauche, donc, il ne faut pas être surpris de voir une équipe de 3-4 balayeurs en train de nettoyer la chaussée, alors que les véhicules roulent à grande vitesse puisque c'est une voie rapide !!

Dimanche matin, enfin, cela peut être jour de marathon : et ce jour-là était le bon jour ! Quoi de mieux qu'une course pédestre sur la bande d'arrêt d'urgence de la rocade à peine polluée ???

Bref, notre grandiose idée de traverser Lima un dimanche s'est révélée un peu bancale... mais nous en sommes sortis indemnes !!

Petite pause à Medio Mundo

 

 

 

 

Après l'enfer de la traversée de Lima, nous passons 2 jours reposants dans un site superbe à une centaine de kilomètres au nord de Lima.

 

Entre océan et lagune, "las Albuferas" sont un endroit privilégié pour observer les oiseaux et s'adonner à la pêche, ce que les enfants feront, avec plus ou moins de succès...

Le cañon del pato

Voici un site qui porte bien mal son nom, "pato" signifiant "canard" en espagnol. A tel point qu'une émission de télévision, qui était venue filmer le passage de ce cañon par les camions locaux, il y a quelques années dans le cadre des "routes de la mort", l'avait renommé : "cañon de la Nonne Morte" !! Plus accrocheur, plus vendeur, certes, mais aussi qui donnait une idée un peu plus précise de la nature de la route...

Le cañon del Pato est donc une route, ou plutôt une piste, plus ou moins caillouteuse, plus ou moins sablonneuse, qui se fraie un chemin à flanc de montagnes le long du rio Santa, entre la Cordillère Blanche et la Cordillère Noire.

La piste est souvent vertigineuse et il faut passer par une quarantaine de tunnels taillés à main nue et sans aucune visibilité sur ce ou ceux qui arrivent en face !!

Seule consigne répétée tout au long de la vingtaine de kilomètres : "tocar bocina" c'est-à-dire "klaxonner" !!

Petit échantillon de tunnels...

La Cordillera Blanca

Elle porte bien son nom, non ?

Première étape : Caraz et le camping Guadalupe

 

Nous nous posons quelques jours dans ce joli camping, aux portes du village de Caraz. Jaime, le dueño nous accueille chaleureusement et nous aurons même droit à un panier de fraises de son exploitation ! Il possède, tout autour du camping, des champs de fraises et d’œillets où femmes et hommes s'activent quotidiennement.

 

Pour nous, ce sera : école, ménage, rangement et visite du marché local à la recherche d'un fromage aussi bon que le reblochon, paraît-il ;)

De reblochon, nous n'avons pas trouvé, mais nous avons passé de superbes journées dans les alentours !

La laguna de Paron

 

 

 

Laissant Oscar au repos, c'est Jaime, notre hôte, qui nous accompagnera jusqu'au bord de la Laguna de Paron, à plus de 4100m d'altitude, avec son 4x4.

 

En chemin, nous prendrons en stop, dans la benne du véhicule, un guadaparque, une dame et sa fille pour les monter jusque là-haut et c'est avec eux que nous ferons la balade autour de la lagune. Cependant, l'eau est trop haute en ce moment et nous ne pouvons pas aller bien loin...

 

Mais le paysage est grandiose, entre la couleur de l'eau et les 8 volcans qui l'entourent !!

 

Cependant, nous ne nous éternisons pas : d'une part, notre chauffeur nous attend, d'autre part, à cette altitude, même avec un rayon de soleil, l'air est frais et l'oxygène se fait rare...

Lagunas de LLanganuco

 

 

Cette fois-ci, c'est un taxi qui nous mène jusqu'au pied de la première lagune de LLanganuco. L'eau est toujours aussi belle, le temps frais mais un "petit" vent nous empêche de profiter d'une petite balade sur le lac...

 

Autour de celui-ci, nous découvrons de drôles d'arbres, appelés "Queñuas" : ce sont les seuls arbres capables de vivre à plus de 5000m d'altitude et ils se caractérisent par une écorce faite de plusieurs couches très fines, qui "pèlent" : on dirait une tourtière landaise !!

Chavin de Huantar

Ce site situé dans une vallée voisine est l'un des plus important du Nord du Pérou.

Il concerne des vestiges datant de 1200 à 1300 av. J.-C., soit plus de 2000 ans avant l'apogée des Incas.

La civilisation Chavin avait ici construit un temple, qui a résisté aux différents mouvements de terrains, tremblements de terre et inondations qui ont secoué le pays depuis 4000 ans !

Ce que l'on visite aujourd'hui est en partie excavée mais le site recèle encore de nombreuses surprises.

 

Lors de la visite guidée, nous avons pu apercevoir les systèmes de drainage et d'irrigation très sophistiqués, mais également nous faufiler dans des galeries souterraines, véritable dédale où l'on peut se perdre.

 

Restent également de belles pierres sculptées à l'effigie du jaguar, notamment, animal sacré de cette civilisation, et des "cabezas clavas" c'est-à-dire des têtes zoomorphes taillées dans la pierre qui ornaient l'ensemble de l'édifice : plus de 140 ont été retrouvées mais une seule est toujours en place sur le site.

Avant d'y arriver, la route est belle et... sinueuse !

Et la visite passionnante !

Le parc des Puyas Raimondi

 

Avant de quitter, avec regret, la Cordillère Blanche, nous faisons un dernier détour par ce parc qui abrite une collection de Puyas Raimondi, plantes emblématiques de la région.

 

Les Puyas Raimondi sont des plantes géantes, qui mesurent jusqu'à 3 mètres de haut. Elles vivent environ entre soixante-dix et cent ans et meurent après une unique floraison, où elles peuvent voir éclore jusqu'à 20 000 fleurs.

 

Ces fleurs si particulières vivent entre 3200 et 4800 mètres !

 

C'est un fin crachin qui nous accueille à l'entrée du parc, alors que nous sommes remontés à plus de 4800m ; autant dire qu'il fait froid et pourtant, c'est là que nous bivouaquerons !

 

Si nous avons la chance de voir plusieurs de ces Puyas, qui ne se trouvent qu'au Pérou, Bolivie et au nord du Chili, aucune n'est en fleur...

 

Le lendemain, réveil aux aurores pour redescendre d'une traite jusqu'à Lima : il fait -2° à 6 heures du matin mais c'est un beau soleil qui nous accompagne et nous fait découvrir une Cordillera Blanca lumineuse !

Objectif : Cuzco !!

Et oui, après cette incursion dans la Cordillère Blanche, qui nous a conduit le plus au nord du Pérou de notre périple, nous rebroussons chemin pour rejoindre à nouveau Cuzco, la magnifique !

 

Nous voilà donc partis pour 4 jours de route non-stop : Lima / Nazca / Cuzco...

 

Les enfants sont conciliants : ils font l'école en roulant, même si ce n'est pas toujours facile d'écrire quand tout bouge à l'arrière...

 

Nous retraversons Lima, cette fois-ci en semaine et à l'heure de pointe. Résultat : 2 heures bloqués sous un pont et 4 heures pour l'ensemble de la traversée mais nous sommes sains et saufs !! Au vu de la conduite péruvienne, ça n'était pas garanti... Tout le monde joue du klaxon ; sur une 3 voies, on se retrouve à 7 files et personne ne veut lâcher du terrain : nous non plus ! Au milieu des bus qui s'arrêtent n'importe où, n'importe quand pour prendre ou faire descendre des clients, des mototaxis (sorte de triporteur bien instables), de quelques rares motos, on croise parfois un gars à vélo qui pousse une carriole... Et partout des vendeurs ambulants entre les voitures, camions et bus...

Mais, ça y est, on est sorti de l'enfer !

 

On reprend des forces une soirée à Nazca où l'on recroise Julia et Fabi, un couple de jeunes allemands, avec leur chienne Lucie, rencontrés à Caraz, et l'on se donne rendez-vous à Cuzco...

 

Puis, on entame une longue traversée du sud péruvien, entre Nazca et Cuzco : 600 kms dont la moitié à plus de 4600m d'altitude ! Les paysages sont superbes et tellement différents d'un jour à l'autre ! Nous croisons des troupeaux de vigognes et de lamas, admirons des lagunes turquoises, des cactus poilus, des paysages en terrasses... Mais, il faut rouler, rouler : nous avons un visa de 2 mois et cela fait un mois et demi, déjà, que nous sillonnons le Pérou !

Cuzco de nuevo !!

 

C'est avec un immense plaisir que nous retrouvons le "nombril de l'Empire Inca" !! Et pas seulement parce que cela fait 4 jours que nous roulons...

Cuzco, nous avons adoré : ces jolies rues pavées et pentues, ces magnifiques édifices, ces manifestations ou célébrations quasi-quotidiennes... Et une fois de plus, lors de notre séjour, nous aurons l'occasion d'assister à des processions colorées et musicales : nous arrivons en plein pendant les fêtes qui suivent l'un des plus grands pélerinages de l'Amérique du Sud et c'est l'occasion d'une fête démesurée où les places sont fermées pour permettre aux stands de cuisine locale et de... débit de boissons (!) de rassasier tous les pélérins !! Un petit air des fêtes de Bayonne et les rues n'ont rien à envier à la Cité des Corsaires en fin de nuit...

 

Cette fois-ci, ce ne sont pas les mamies qui nous accompagnent mais Julia, Fabi et la chienne Lucie qui nous ont rejoint hier soir au camping !!!

 

Et c'est parti pour une redécouverte de la ville : ceux qui ne l'avaient pas vu ont réussi à trouver la fameuse "Pierre à 12 angles"... Nous arpentons le site de Ccoricancha, sous un ciel menaçant, un comble pour ce Temple du Soleil !

Mais ce n'est pas notre seule découverte : nous tombons par hasard sur un petit resto "le Buffet Francés", tenu par un couple de jeunes français et qui, avec les produits locaux, concoctent des spécialités de chez nous revisités à la mode de Cuzco ! Un délice... Et que dire de la raclette excellente que nous dégusterons là : amis voyageurs, ne passez pas votre chemin et courrez vers cette bonne adresse dans le quartier San Blas !!

Défilé du jour...

Au détour des ruelles...

Défilé, bis...

El templo del Sol, Ccoricancha : petit clin d’œil à Genoveva...

Sacsayhuaman, vu de loin

Après l'effort, le réconfort !!

Sur les routes du Pérou...

Florilège de ce que l'on croise sur les routes et les pistes péruviennes :

Et tout cela, à la grâce de Dieu...

Et c'est ainsi que s'achève notre séjour péruvien... Nous reprenons la route, pour la 3ème fois, en direction de Juliaca, ville si attachante que nous essayons de l'éviter mais y a pas l'choix : faut la traverser ! Et là, surprise !! Depuis notre dernier passage, les bas-côtés de la ville ont été entièrement nettoyés : plus de détritus, de bouteilles en plastiques, couches-culottes, sacs éventrés... Même les chiens errants semblent moins nombreux... Juliaca, un nouvel Eldorado ??? Y a encore du boulot quand même...