Nous savions que cette année, Noël aurait forcément une saveur particulière : loin de la famille, des amis, dans une contrée inconnue... Jusqu'au dernier moment, nous ne savions pas où nous serions et nos tribulations nous ont menés à... Pali Aike !! Parc volcanique, à la frontière argentino-chilienne, peu fréquenté tout au long de l'année et sans doute encore moins fin décembre !

Nous avons donc fêté Noël tous les 5, au milieu des guanacos (vagues cousins du lama), des nandous (vagues cousines de l'autruche), des zorros (vagues cousins des sergent Garcia, euh non, du renard), des zorrinos (putois qui... pue) et sans doute des pumas mais nous ne les avons pas vu... Pas plus que l'ombre d'un humain, pendant 2 jours !

Et notre réveillon de Noël était digne... de la gastronomie locale ! Superbes wraps aux crudités pour le 24 au soir, nuggets/pomme de terre pour le 25 ! Pour la petite histoire, nous revenions d'Ushuaïa, en Argentine et la frontière chilienne est intraitable pour le passage de toutes denrées type viande, fromage, fruits et légumes : nous n'avons pas pu faire de vraies courses avant nos réveillons et Mehdi s'est décarcassé avec ce que nous avions trouvé dans le kiosko (toute petite épicerie de village) du coin...

Mais, l'ambiance était là et le Père Noël a quand même trouvé le chemin et Oscar : les enfants étaient ravis et les parents ont passé un 25 décembre relativement calme : vive les legos et ses heures de construction !!

C'est donc dans cet environnement volcanique que nous avons réveillonné ! Mais pour nous ouvrir l'appétit, je propose une petite balade pour aller découvrir tous ces volcans éteints. Il fait plutôt gris, mais la promenade est sympa... au départ ! Après une heure de marche, le vent se lève ; doucement d'abord, puis de plus en plus fort ! Après une autre heure de chemin caillouteux, nous rentrons courbés en deux, les enfants manquant de s'envoler à deux ou trois reprises...

Charmante balade qui restera la n°1 dans le palmarès des pires (celles des forêts pétrifiées étant en 2 sur la liste)...

Nous étions donc 19 voyageurs français à fêter ensemble le passage en 2016 à El Calafate, en Argentine ! Nous nous étions donné rendez-vous à Puerto Madryn, en face des baleines pour cette date symbolique et presque tout le monde était là : Hélène et Thomas, avec Malo (le grand !), Marie et Noé - Sophie et Philippe, avec Laure et Adrien - Coralie et Christian, avec Naïssa, Yannick et Marine - et les 5 boudoirs !

Le repas a été vite trouvé : asado !! Coutume locale très pratiquée toute l'année, nommée également... barbecue par chez nous !

Et ces retrouvailles ont été l'occasion de faire un bilan après 4 mois de voyage pour la plupart : superbes paysages, rencontres chaleureuses, mais aussi cohabitation pas toujours évidente, pour ne pas dire électrique, scolarité en dents de scie et puis surtout !! déboires mécaniques et administratifs divers : crevaison, routes infernales, passages de frontière pas toujours évidents... Bref, que de bonheur !!

C'est donc en compagnie de la Famille Carlier que nous allons découvrir ce "petit" bout du Chili.

Nous avons 700 km devant nous que nous parcourrons en ??? 3 bonnes semaines !!!

Il faut dire que notre première étape de 30 km s'est soldée par un pneu crevé pour Mehdi et la découverte de nouveaux voyants rouges pour Thomas... C'est plutôt engageant, non ?

Ceci dit, les paysages traversés cette première journée et le calme de notre premier bivouac nous a vite fait oubliés ces petits soucis...

Petite baignade dans le lac...

A mi-chemin sur la Carretera, nous retrouvons les "Chats Perchés" : Françoise, Christian et Tom ! Avec nos 3 camping-cars autour de la place, nous sommes presque plus nombreux que les villageois !!

Et voici la "capitale" de la Carretera ! "Que faire ? que voir à Coyhaique ? Pas grand chose, à vrai dire", d'après le Routard... et il n'a pas tort !

Sauf qu'à Coyhaique, il y a un bar à bière plutôt sympa, avec des plats dignes de nos cidreries basques et une bière artisanale tout-à-fait honnête ! N'est-ce pas les enfants ?

Petite incursion dans un décor de contes de fées : forêt touffue, parsemée d'orchidées et de capucines géantes !

Au détour d'un chemin, on peut y croiser des elfes et des petits lutins...

L'enfer a un nom : Chaiten !

3h de "balade" en plein soleil, pour une petite promenade de 2 kms...

Dénivelé : 600m ! Et sous forme de marches de 50 cm de haut quasiment tout le long !

Mais, tout cela aurait pu passer sans... les taons ! Pas un ou dix, non, des centaines de taons, tout le long du parcours, qui ne permettent pas de s'arrêter et qui nous obligent à mettre des pulls par plus de 35°C en pleine ascension...

Le chemin est jalonné de personnes en détresse, les 3/4 rebroussent chemin. Pour nous, ce sera 50 / 50 : la moitié s'avoue vaincue après 1h30 de rando, l'autre moitié arrivera au sommet, sous les acclamations des randonneurs car, parmi eux, 3 enfants : le grand Malo, l'infatigable Titouan et... le petit Malo !!! accompagnés de leurs papas : Thomas et Mehdi ! Bravo les champions !!!

En grossissant les photos, on aperçoit les dizaines de taons qui volent autour des vainqueurs !

De bon matin, nous voilà donc voguant sur le Pacifique entre Chaiten et Quellon, port le plus au sud de Chiloe !

Il fait beau, très beau même, ce dimanche-là et c'est jour de fête à Quellon : la feria del cordero chileno ! On fera une rapide incursion à la fête où l'on trouve de tout sauf... du mouton !!

Au centre de Chiloé, nous avons retrouvé avec grand plaisir nos suisses préférés : Coralie et Christian et leurs niños, Naissa, Yannick et Marine !

Nous avons aussi fêté la moitié de notre périple avec Hélène, Thomas et leurs niños, Malo "le grand", Marie et Noé !!

Puis, nos chemins se sont séparés, aux uns et aux autres, avec l'espoir de se retrouver encore une fois sur le territoire sud-américain pour parcourir quelques kilomètres ensemble, sur du bon vieux ripio, et avec la promesse, de toute façon, de se revoir en Europe, en France ou en Suisse, au retour de chacun !!

Nous voici de retour sur le continent ! Et enfin, nous nous rendons compte que nous sommes en plein au milieu des vacances d'été des sud-américains...

Jusque là, nous nous étions toujours retrouvés un peu "seuls au monde", hors saison, avec des campings plus ou moins fermés, des lieux plus ou moins déserts. Mais, là, dans la région des lacs chiliens, nous nous retrouvons pour la première fois dans les embouteillages estivaux : Villarica et Pucon mi-février, c'est un peu Annecy vers le 15 août !!

Et c'est pourquoi, nous parcourrons très vite cette belle région, un peu déroutés par la foule des estivants...

Voici un rapide condensé des très beaux paysages de ce coin : volcan, termes "basques" et magnifique "ojos de Caburgua"... Et ce sera l'occasion pour les enfants d'enfourcher motos et cheval !!

C'est une ville que l'on a trouvée plutôt agréable : grandes artères aérées et arborées, propres, avec à chaque coin de rue, une statue ou une attraction... Nous l'avons d'autant plus appréciée que nous y étions fin février : un peu comme si nous visitions Paris en août !

Cela reste malgré tout la capitale, avec des buildings qui poussent comme des champignons, une population plus pressée qu'ailleurs (surtout quand on sort de la carretera...), du bruit, de la circulation...

Mais, on s'y est baladé avec plaisir, que ce soit le long du fameux palais de la Moneda, qui abrite les bureaux présidentiels ou sur la Plaza des Armas. Nous avons découvert l'une des maisons de Pablo Neruda, chargée d'Histoire et d'histoires !

Mais, c'est surtout dans le Parque Metropolitano que nous avons longuement flâné, à la recherche de jets d'eau rafraîchissants, au cours de ses belles journées d'été où le thermomètre grimpait haut !!

Et puis, c'était d'autant plus agréable que nous y avons retrouvé la famille Carlier avec qui nous sommes montés sur la Tour la plus haute d'Amérique du Sud, à 300 mètres de haut : vision magnifique d'une ville, la nuit, pas encore envahie de panneaux publicitaires lumineux !!

Et les enfants se souviendront longtemps de leur rencontre avec les éléphants, les tigres blancs et l'ours brun du zoo de la ville !!

Eh oui ! C'est comme ça : l'Argentine, on aime et on y retourne dès qu'on peut !!

En fait, on a surtout des bouteilles de gaz argentines que le Chili ne veut plus recharger depuis... le 1er janvier 2016 !! Nous sommes donc un peu forcés de repasser la frontière...

Ceci dit, de l'autre côté, ce qui nous attend, c'est l'Aconcagua qui, du haut de ses 6 962m, culmine au-dessus des 2 Amériques !!! Et pour y aller, la route est également mythique : ce sont les lacets et la statue du Cristo Redentor qui nous attendent !!!

Non, juste la ville de la Serena, à mi-chemin entre Santiago et le nord du Chili...

Nous nous y sommes arrêtés une journée, pour pouvoir laver du linge. Et en attendant que celui-ci soit prêt, nous avons visité la ville, sans grand intérêt et son petit musée archéologique, où se mêlent poteries de différentes civilisations pré-incas, bateau fait en peau de lobos marinos, vraies têtes réduites de Jivaros et momies en tout genre, disséminées ça et là au milieu des vases et peignes en dents de cactus !!! Les enfants ont été un peu surpris et nous pris un peu au dépourvu pour expliquer : "dis maman, pourquoi la tête-là, elle est toute petite et un peu bleue ? ", "dis papa, c'est quoi dans ce sac ? une momie ??"

Puis, le clou du spectacle : un moai !! Un vrai, ramené de l'Île de Pâques au XIXème siècle, puis envoyé en Europe pour diverses expos avant d'être rapatrié à la Serena !

Nous avons hésité à faire ses 40 kilomètres de piste qui nous menaient jusqu'au petit village de Punta Choros mais finalement, nous avons bien fait !!

Au programme, jolie balade en bateau dans les eaux turquoises (et... froides, courant de Humboldt oblige) du Pacifique en compagnie de dizaines de dauphins, de lions de mer et de loutres marines !

Et rencontre avec les manchots de Humboldt, qui ressemblent beaucoup à ceux de Magellan, dans l'Atlantique !

Des oiseaux de mer par centaines : mouettes, goélands, pélicans, et plein d'autres dont je ne connais pas le nom !

Petite promenade sur l'Isla Damas, aux superbes plages de sable blanc et baignade, pour les plus téméraires, dans une eau émeraude !

Et en prime, dans ce petit village du bout du monde : une wifi du tonnerre qui me permet enfin de mettre ce blog à jour : que demander de plus ???

Nous voilà depuis quelques jours à longer la côte Pacifique pour profiter de l'océan mais la brume du littoral nous a rattrapés : il fait frais et l'eau est carrément froide mais il en faudrait bien plus pour décourager nos trois poissons pilotes ! Il faut dire que l'eau turquoise et ses plages de sable blanc font de Bahia Inglesa un endroit plutôt paradisiaque... Et comme les petits chiliens ont repris le chemin de l'école, début mars, les plages sont à nous et... aux mouettes qui viennent se régaler avec les dizaines de calamars qui s'échouent dans le sable. Bon appétit !!!