Du 25 mars au 7 avril 2016

Nouvelle frontière...

Eh oui ! à nouveau une frontière et pas n'importe laquelle : la Bolivie nous ouvre ses portes par le Sud, le Sud-Lipez !

Mais pour l'atteindre, il faut le mériter : on gravit 22 kilomètres de lacets et on passe en une demie-heure de 2500 à 4600 mètres !! Puis la belle route asphaltée qui part de San Pedro se transforme, à quelques kilomètres de la Bolivie, en bon vieux ripio, histoire de se mettre en condition !!

Mais Oscar et son chauffeur tiennent bon, les suisses nous précèdent de quelques mètres et nous arrivons enfin à... une petite masure, ventée et isolée dans laquelle 2 douaniers hors d'âge nous tamponnent nos passeports sans même regarder nos noms...

Du Chili à la Bolivie : paysages magnifiques et ripio...

Etat des routes : entre poussière, cailloux et sable...

Laguna Verde

Après l'euphorie de notre arrivée en Bolivie, nous cheminons doucement, tout doucement sur les pistes de sable et de ripio. La famille Carlier, qui a traversé le Lipez durant l'hiver austral, nous a donné ses points GPS et nous roulons dans ses traces...

Premier bivouac à l'intersection des lagunas blanca et verde et première nuit à près de 4700m d'altitude ! Au petit matin, il fait froid, très froid même... le thermomètre est descendu à -14° cette nuit mais dans le camping-car, il fait bien 10° de plus : ça reste quand même en-dessous de 0 !!

Après un bon petit-dèj, nous décidons d'aller voir de plus près la célèbre laguna Verde, maintes fois photographiée... Nous partons tous les 10 pour une heure et demie de balade à 4800m ! Et le spectacle vaut les quelques efforts demandés : une eau d'une couleur incroyable entre bleu et vert, au pied du Licamcabur côté bolivien !

Sur la route...

Rencontre au sommet !

Vers le désert de Dali

Devant...

Derrière !


Les termes de Polques

Après avoir parcouru de magnifiques kilomètres, nous y arrivons en milieu d'après-midi : les termes sont vides mais pas les alentours... Le site est en pleine construction, des dizaines d'ouvriers travaillent à plus de 4600m d'altitude, transportant des pierres tout en mâchonnant de la coca !

Les enfants ne résistent pas à l'envie d'aller barboter dans l'eau chaude, bientôt rejoint par des petits boliviens. Après quelques instants à s'observer, ils jouent tous ensemble alors que les adultes se gèlent sur un banc...

Une fois les enfants couchés, les grands iront faire trempette et assister à un des plus beaux couchers de soleil du voyage ! Mais, nous ne sommes pas seuls à nous prélasser ; d'un côté, les travailleurs viennent se détendre, de l'autre, un groupe de jeunes et jolies américaines font également trempette... Choc des cultures !

Nous décidons de dormir sur place et le lendemain, second choc : nous sommes entourés par une quarantaine de 4x4 !! Les termes de Polques sont l'une des étapes incontournables des tours operators, mais à 6h du matin !!

L'envers du décor...

Laguna Colorada

Nous reprenons ensuite la route, motivés et plutôt sereins sur la suite des évènements : pour le moment, tout se passe bien ! La route est belle, malgré les passages de ripio et de sable. Pas trop de problème pour se repérer avec une piste plutôt bien tracée...

Nous laissons de côté les geysers, un peu échaudés par ceux de Tatio qui nous étaient davantage apparus comme des fumerolles que comme de véritables geysers.

Et c'est là que les choses se compliquent : on suit la piste principale et on frôle alors les 5000m : ça y est ! Nous sommes montés plus haut que le Mont-Blanc !!!

 

 


Mais une fois l'euphorie et l'ivresse des montagnes passées, nous nous apercevons que nous ne sommes plus dans les traces des Carlier... Nous rebroussons chemin et là, une dizaine de pistes s'offrent à nous ! Nous choisissons celle qui nous semble la moins périlleuse et la plus proche des points GPS de Thomas...

Et nous voilà partis pour une trentaine de kilomètres, effectués péniblement en... 6h ! Ripio, sable, cailloux pointus, absence de réelle piste... que d'embûches pour des véhicules pas tout-à-fait prévus pour cela;) Mais les chauffeurs sont prudents ! Et les copilotes deviennent maîtres dans l'enlevage de cailloux sur la route : à 4800m, on se rend compte malgré tout qu'un rien nous essouffle...

Florilège des meilleurs moments avec une petite touche d'humour : 60 km/h max !!

 

Et nous poussons un grand ouf de soulagement quand nous arrivons sur le parking de la Laguna Colorada, sous les regards ébahis des dizaines de chauffeurs de 4x4 !

C'est probablement la première fois qu'un camping-car en traction avant arrive à cette endroit : bravo les suisses pour l'exploit !!

 

 

 

Mais le jeu en valait la chandelle : l'endroit est superbe, petite colline qui surplombe une lagune aux mille couleurs.

Une fois tous les 4x4 partis, nous nous retrouverons, seuls, au milieu de centaines de flamands roses et de quelques lamas...

Paysages une fois de plus grandioses avec coucher et lever de soleil magiques !

Mais qu'est-ce qu'il fait froid ! Le lendemain, réveillés à l'aube pour admirer les rangées de flamands qui s'éveillent doucement, nous attendrons 11h pour envisager de démarrer nos véhicules, tout engourdis par le froid... 3/4 d'heure de préchauffage nécessaire pour pouvoir repartir vers d'autres aventures !


Cherchez l'intrus...

Laguna colorada : elle porte bien son nom, non ?

Sortir du Sud-Lipez...

En premier lieu, quitter la Laguna Colorada, c'est s'affronter à ça :

Ouf, c'est fait !

Une fois la barrière franchie, est-ce vraiment mieux ??

Premier péage bolivien et première rencontre avec l'autochtone : on est sorti !!

Salar d'Uyuni

C'est beau...

4 jours sur le Salar : entre rêve et quotidien...

2nde leçon de conduite accompagnée pour Titou et Malo, sans filet pour Ilan !!

Autour du Salar, joli village et premier almuerzo !

L'almuerzo, c'est le repas du midi à prix modique, très modique ! Menu unique et aujourd'hui, ce sera un "pollo picante" avec des morceaux de poulet en sauce, des pâtes et des "chunos", c'est-à-dire des pommes de terres glacées puis déshydratées : cela permet de les conserver plusieurs mois ! A l'arrivée, elles sont un peu racornies et toutes noires mais c'est plutôt bon !

Le petit truc en plus du jour, c'est le resto : servie par une dame tout sourire qui propose sa cuisine dans... une brouette !! Les marmites sont cachées sous des bâches et des sacs poubelles, sans doute pour conserver la chaleur des plats. Et le must : nous sommes servis dans une vaisselle de porcelaine avec de superbes couverts !! On recommencera...

 

 

 

Puis, match amical dans les rues du village : France-Bolivie !


Jeux de perspective...

Des pingouins sur le Salar ???

 

 

 

 

Un petit pas pour l'homme, un grand bond pour...

Potosi

Après cette magnifique parenthèse sur le désert de sel, que nous aurions tous bien prolongée, nous empruntons l'une des plus belles routes de notre périple ! Uyuni-Potosi, c'est une magnifique route asphaltée qui traverse des paysages grandioses de bout en bout : inattendu et inespéré...

L'arrivée à Potosi nous fait rapidement déchanter... Car, si la ville est historique et incontournable, elle est aussi incroyablement pentue !!! A tel point que le frein à main ne fonctionne pas... Et nous y arrivons en fin d'après-midi, à l'heure où le soleil décline vite, où les écoliers quittent leur école, où la circulation est dense, très dense ! Bref, pleins d'occasion d'être arrêtés et de devoir effectuer de sauvages démarrages en côte à près de 4000m d'altitude... Les potosiens au volant ne sont pas particulièrement patients et nous le font savoir à coup de klaxon !!

Hélène et Thomas nous avaient parlés d'une possibilité de se parquer au Centre Géographique Militaire et après trois quart d'heure de discutions pour avoir l'aval des autorités, nous pourrons enfin sortir de l'enfer de la circulation pour nous installer sous bonne garde au milieu des militaires. Nous sommes au coeur de Potosi et nous partons à son assaut ! Enfin, tout doucement, à pied, ça monte aussi et à 4000m, le souffle se fait rapidement court...

Sa cathédrale...

Vraiment magnifique à l'intérieur, alors que l'extérieur est beaucoup plus sobre !

La visite commence par l'intérieur, qui a été refait récemment : lumineux ! Elle se poursuit dans une sorte de crypte, où reposent quelques personnalités de Potosi. Au détour de la conversation, le guide ouvre un placard, où s'amoncèlent la surprise du chef : des dizaines... d'ossements et de crânes ! En creusant aux alentours de la cathédrale, les ouvriers sont tombés sur un ancien cimetière...

Nous montons ensuite à l'étage où trône un superbe orgue : les enfants s'y sont essayés...

Puis, nous continuons à gravir les escaliers pour arriver au niveau du clocher, avec sa cloche énorme et... française !! Et Christian aura l'honneur de la faire vibrer !!

La vue sur les toits de Potosi est époustouflante...

Son couvent Santa Teresa

Ce couvent de l'ordre des Carmélites accueillent aujourd'hui encore une dizaine de sœurs. Jusqu'en 1972, les filles qui y entraient, vers 15 ans, n'en ressortaient plus de leur vivant !!

La visite sera assez surprenante pour la moitié de la troupe qui décide d'y aller : Naissa, Yannick, Marine et Malo, accompagnés de Coralie et Béa... Entre les Christ ensanglantés, les saints à la tête fendue d'une épée, le crâne qui présidait au repas des nonnes, la salle de prière sous laquelle reposent certaines des carmélites, les lieux sont empreints d'une drôle d'atmosphère ! D'autant que tout cela côtoie une débauche d'or, de peintures, d'objets précieux désormais exposés : en effet, pour avoir le "privilège" d'être enfermées ici, les jeunes filles devaient payer une dot conséquente : leur famille n'avait parfois pas les liquidités nécessaires et donnait alors l'équivalent en œuvre d'art...

Le clou de la visite sera pour nous une superbe galerie façon illuminations de Noël, côte à côte avec une peinture immense du Saint à la tête fendue (d'ailleurs, quelqu'un sait-il de qui il s'agit ???)

Son marché aux milles couleurs, saveurs et odeurs...

Ses petites rues pittoresques

Et ses bons petits plats... aux pattes de poulet !

De Potosi au Pérou...

Mais hélas, les meilleures choses ont une fin... et il est temps pour nous de dire "au-revoir" à nos chers suisses !!

Les mamies baroudeuses arrivent dans moins de 10 jours à Cuzco : 1200 kms dans un pays que l'on ne connaît pas, une frontière à passer, des repérages à faire avant l'arrivée du duo d'enfer... Il faut qu'on parte !!

Et c'est sous un fin crachin bolivien que nous nous séparons... pour emprunter la route en direction de la Paz. Sur la carte, tout paraît simple. Dans la réalité, la route qui devrait nous mener plutôt rapidement à la sortie de Potosi est fermée !! Et la "déviation" proposée se résume à un chemin de terre qui mène à un cul de sac... Après des sueurs froides à essayer d'emprunter des routes qui montent à près de 60°, nous trouvons enfin une issue : un autre chemin de terre mais un peu moins pentu... et la suite du chemin se révèlera plus agréable.

Traversée de la Paz : un brin humide...

Au moment où nous entrons dans la Paz, un orage éclate et des trombes d'eau s'abattent sur nous... et sur le marché que nous sommes en train de traverser ! En quelques minutes, les égouts débordent et c'est dans une eau chargée de détritus que nous essayons de trouver notre chemin... Nous avons bientôt de l'eau jusqu'en haut des roues et impossible de voir l'état de la route. Mais, nous arrêtons de nous plaindre quand nous croisons une bolivienne d'un certain âge se déchaussant avant de traverser le torrent d'immondices devant elle...

Nous allons au plus court car nous comptons bien visiter la capitale économique du pays à notre second passage en Bolivie et les conditions climatiques ne nous incitent pas à nous attarder !

Seul avantage : le camion encore un peu salé malgré son nettoyage au Karcher en sortant du Salar d'Uyuni est désormais entièrement dessalé, à défaut d'être propre...

Passage de frontière

Après 3 jours à rouler et à avaler des kilomètres, nous arrivons au poste frontière de Desaguadero. Comme tout au long de ces 15 jours passés en Bolivie, nous nous faisons contrôler nos papiers mais pour la première fois, le policier bolivien zélé nous demande notre assurance, alors que nous sommes à quelques mètres du passage au Pérou... Pas de souci, nous sommes en règle !

Par contre, il oublie de nous préciser la route pour aller au poste frontière et après 2 kms à slalomer entre des camions garés de part et d'autre de la rue étroite, on nous indique que nous avons manqué le seul passage pour des véhicules de particuliers tels que le notre : nous n'avons plus qu'à rebrousser chemin pour nous engager sur un nouveau chemin terreux, au milieu des mobylettes, charrettes et autres tuk-tuks...

A la frontière, la douanière est bien sympathique mais il y a une panne d'électricité côté bolivien et elle a besoin d'une photocopie pour valider notre passage... Nous passons donc sous le nez des douaniers au Pérou, sans papier en règle, pour aller faire la photocopie demandée : au vu de la réaction des uns et des autres, ça doit arriver fréquemment !

Puis retour en Bolivie pour récupérer Oscar et repassage du pont-frontière, encombré de vendeurs ambulants et de voitures à bras qui font l'aller-retour entre les 2 pays.

Arrivés au Pérou, parcours du combattant pour acheter une assurance pour Oscar : nous ne pouvons pas entrer au Pérou sans et la seule personne qui peut nous la vendre s'est absentée pour aller à la banque... 2 heures plus tard, dans la nuit noire et sous une pluie battante, nous pouvons enfin regarder nos passeports tamponnés : nous sommes au Pérou !!