Nous l'avons déjà aperçu côté bolivien et nous continuons à le suivre au Pérou : le lac Titicaca ! Le plus haut lac navigable au monde !!

A 3800m d'altitude, il s'étale sur 8400 km2 : on a souvent l'impression de longer la mer !! Et en cette saison, il est bordé de champ de quinoa prêt à être ramassé : les couleurs sont multiples, rouge vif ou sombre, jaune, vert...

Sous les nuages menaçants qui nous accompagnent, avec la Cordillère Royale qui se profile au loin, c'est superbe !

Eh oui ! Nous retrouvons à nouveau la famille Carlier qui vient de terminer la boucle que nous nous apprêtons à faire : Cuzco - lac Titicaca - Arequipa. Échanges de bons plans, construction de cabanes, dressage de lamas, visite de Cuzco et bons restos sont au programme !

Mais, les "au-revoir" approchent et le cœur est un peu plus serré que d'habitude quand nous nous disons "à la prochaine" parce que cette fois-ci, ce sera sans doute de l'autre côté de l'Atlantique : Hélène, Thomas et leurs loulous montent au Nord jusqu'en Colombie alors que nous, nous allons redescendre vers la Bolivie pour la fin de notre périple...

En pleine forme, les mamies ! A peine un peu essoufflées en crapahutant dans les rues pentues de Cuzco... mais 3 feuilles de coca et ça repart !! Vive Anna-Maria et Genoveva !!

Nous n'avons pas trop compris les raisons de ce défilé qui a duré une bonne partie de la journée sur la Plaza des Armas : défilé des régions selon certains, anniversaire d'une banque pour les autres... En tout cas, nous étions ravis d'y assister et d'admirer les couleurs chatoyantes de tous les costumes, les danses traditionnelles ou pas et les chants qui les accompagnaient. Pour l'occasion, même le ciel s'est mis au diapason et a offert aux danseurs une éclaircie au milieu de journées plutôt pluvieuses...

Au détour des chemins, on fait de drôle de rencontres : oiseaux bleus, petit lutin, vizcachas et bébés colibris avec leur maman !!

Entre le Machu Pichu et Cuzco, se trouve la Vallée Sacrée, qui serpente au gré du rio Urubamba. Et chaque village, ou presque, est l'occasion de découvrir de magnifiques sites archéologiques : forteresses haut perchées, terrasses agricoles, salines...

L'occasion de belles découvertes mais aussi de moments forts en famille puisque nous accueillons désormais Ana-Maria et Genoveva jour et nuit dans le camping-car !! Mais Oscar est plein de ressources et très vite, chacun trouve sa place !

Oui, oui ! Il s'agit bien de salines, en plein cœur de la Cordillère des Andes !

4000 bassins de sel, taillés sur les flancs d'une quebrada où s'écoule un rio salé... Assez surréaliste, quand même !

Premier aperçu du célèbre lac depuis le haut du promontoire de Capachica ! C'était haut mais ça valait le coup...

Nous arrivons dans la petite ville un dimanche, jour de marché et jour de fête pour les habitants ; il y a foule, les dames portent le costume traditionnel et notamment le petit chapeau à pompons, emblème de la communauté.

Nous faisons quelques emplettes au marché puis ce sera pour les mamies l'occasion de déguster leur premier almuerzo : plat unique servi installé devant une sorte de petit comptoir face la cuisinière !

Au menu, poisson (mais lequel ??) et goujons fris et assortiment de pommes de terre, fraîches et séchées, et de fèves !

Mais, le paradis a quand même un prix : le chemin qui mène jusqu'à la maison est chaotique et périlleux !

Et fin avril sur les bords du Titicaca, il fait froid, très froid même ! 4 couvertures permettent de passer une nuit confortable mais la douche très tiède, voire froide, n'est plus vivifiante mais "congelante"...

La gentillesse de nos hôtes et la beauté des lieux nous fera vite oublier ces désagréments.

Après un peu plus d'une heure de traversée du Titicaca, nous abordons sur l'île de Taquile, l'une des "vraies" îles du lac. Il fait un temps magnifique mais dès le départ, la petite promenade s'avère une véritable épreuve : pour se rendre sur la place du village, le sentier serpente et surtout grimpe, grimpe ! Tellement qu'on peine à admirer le paysage, d'autant qu'à 4000m, le souffle se fait court...

Mais chacun souffre en silence car, en même temps que notre bateau, est arrivé un chargement de manuels scolaires et c'est toute l'école qui se relaie pour porter les cartons de livres sur ce long chemin ! L'occasion pour nous d'admirer une fois de plus la tenue des écoliers sud-américain : dans tous les pays que nous avons traversé, l'uniforme est de rigueur et il semble chaque enfant se doit d'avoir une tenue et une coiffure irréprochable !!

Arrivés sur la place, nous sommes récompensés : la vue est magnifique sur le lac Titicaca. Après avoir dégusté la traditionnelle truite dans le resto communautaire de l'île, nous poursuivons la découverte des lieux au détour de petits chemins dallés, mais ça monte toujours...

Le retour en bateau sera paisible !

En partant de Sillustani, 2 options s'offrent à nous :

- repasser par Juliaca, ville que nous avons déjà traversée 2 fois, sous la pluie et sous le soleil et qui, à chaque fois, nous a laissé une impression désagréable d'insécurité, sans compter ces croisements improbables, où l'asphalte laisse la place à une piste défoncée, au milieu de dizaines de moto-taxis, collectivos et autres...

- emprunter une toute petite route bucolique qui nous permettrait de rejoindre tranquillement la route vers Arequipa !

Le choix est vite fait : ce sera la route bucolique ! Mais pas que...

Les passagers envisagent de rebrousser chemin mais pas le chauffeur : il reste 5 kms à franchir et nous les franchirons !!! Mais, c'est la première fois du voyage que les passagers seront invités à descendre du véhicule : femme, enfants et mamies, afin de passer l'obstacle...

Pour la p'tite histoire, la "racleuse" (engin qui aplanit la route) est sur le chemin, mais arrêtée quelques mètres avant ça :

Une fois la route principale récupérée (merci chauffeur !!), nous traversons des paysages aussi variés que magnifiques !

Les enfants sont sages, les mamies aussi ! La route défile...

Nous nous arrêtons passer une nuit dans ce petit village, qui, comme souvent, comporte une église démesurée ! Celle-ci a en plus la particularité d'avoir une entrée dans sa longueur...

Les mamies élisent domicile pour la nuit chez l'habitant, à la Casa Bella Flor qui porte bien son nom. Natalio et Hilde nous accueillent chaleureusement, autour d'un repas délicieux ! La soirée se poursuit au son du chant de Natalio et de sa guitare.

Ensuite, celui-ci nous enseignera les rudiments de la lecture de l'avenir dans les feuilles de coca : instructif !

La nuit sera bonne mais courte ! Réveil à 6h00 pour assister aux danses quotidiennes qu'effectuent les jeunes lycéens des environs pour financer leur voyage scolaire : tous les jours de l'année, garçons et filles se relaient pour assurer le spectacle de 6 à 7, en costume traditionnel !Hélas, les guides touristiques n'expliquent pas leur projet et laissent penser aux touristes que cela fait partie des prestations offertes par la vallée lorsque l'on achète le fameux "boleto turistico" qui ouvre les portes du Cañon de Colca... Et les jeunes filles sont trop timides pour demander une participation aux spectateurs !

Quel courage, quand même, pour ces jeunes, qui se lèvent toute l'année à 5h du matin pour enfiler leur costume et danser dans le froid, avant de rejoindre leur école pour les cours !!

Pour notre part, après avoir assisté au spectacle, nous nous retrouvons tous à la Casa Bella-Flor, pour un copieux petit-déjeuner, à base de quinoa, de thé ou maté et d’œufs fris !

Et nous voici à la dernière étape de notre périple avec Ana-Maria et Genoveva ! Arequipa, la ville blanche, construite en roche volcanique claire, appelée sillar.

Arequipa, la ville aux multiples églises et édifices au décor baroque...

Arequipa, veillée par le volcan Misti, au cône presque parfait !

Une ville dans la ville ! avec ses ruelles, ses parcs et jardins, ses chambres et dépendances... Rien à voir avec le couvent visité à Potosi et pourtant, ici aussi, ce couvent était amené à recevoir de toutes jeunes filles, le plus souvent les cadettes issues de grandes familles espagnoles, qui une fois entrées, n'en sortaient plus. Ici aussi, entrer au couvent était un "privilège" qui se payait...

Mais, ici, ces jeunes filles n'entraient pas seules : elles étaient accompagnées de servantes, jusqu'à 4 !

Enfin, certaines religieuses étaient parfois des veuves, qui s'enfermaient dans ce lieu paisible avec leur fille.

Chaque religieuse avait un logement privatif plus ou moins grand, selon le nombre de servantes, avec chambre, salon, cuisine et coin jardin. Ceci dit, il s'agissait bien d'un couvent, avec la possibilité de parler avec sa famille, 1h par mois !

Depuis 1985 et la visite de Jean-Paul II, elles ont désormais le droit de parler et de sortir...